Papy et mamie sont venus garder les enfants pendant les vacances : « on nous avait dit qu’il faisait beau dans le sud ! ». La journée commence mal. J’ai beau dire, que d’habitude il fait beau, qu’on habite dans une belle région, avec une diversité de paysage, des briques toulousaines, mes beaux parents ne me parlent que du grand magasin de bricolage vert au bord de la rocade, de la route avec tous les panneaux publicitaires, et du rond point avec l’enseigne lumineuse de la pharmacie qui ne donne pas la même heure que le panneau lumineux de la mairie qui annonce une soirée country. Bref la Salvetat, ils y sont passés mais ils ne l’ont pas vu, si, peut être un château avec grand toit en ruine … derrière les panneaux publicitaires.

Mais bon, ils sont contents d’être arrivés, la chambre d’amis est confortable et les petits enfants ont l’accent ! Ah, les vacances commencent. Et pourtant le magasin de bricolage n’est pas loin, les dernières promos collent à la pile de courrier : une carte postale ensoleillée et une facture d’électricité.

Les enfants sont couchés, on regarde la météo, le temps ça va s’arranger en fin de semaine. Mais tiens revoilà notre magasin de bricolage préféré qui réapparait sur l’écran. C’est le destin, ma femme me rappelle que je dois changer mes ampoules pour des basses consommations.

Un petit tour sur le net pour me renseigner sur les jolies LEDs, tiens un pop-up du magasin de bricolage vert. Je sature un peu, les LEDs bleues ne m’éblouissent plus, je m’endors avec l’image d’un gros triangle vert persistant quand je ferme mes petits yeux rouges.

La pollution visuelle concerne tout ce qui peut dégrader un paysage naturel ou urbain, un patrimoine architectural ou historique.

Il peut s’agir d’une ligne à haute tension, d’une décharge, d’une route, d’un tag ou plus simplement de panneaux publicitaires. Ces derniers sont trop nombreux dans le centre de la Salvetat.

La publicité traque le consommateur sur tous les médias et jusque dans sa boite aux lettres. Une nouvelle réglementation va apporter de nouvelles contraintes mais il est déjà possible d’agir à titre individuel et collectif.

Panneaux lunaires

Comme le montre cette carte (non exhaustive), il est difficile d’échapper à la publicité quand on traverse la Salvetat. On peut aussi se poser des questions sur l’efficacité économique d’une telle densité de publicité.

Le « code de l’environnement » rassemble toute la législation en vigueur sur ce sujet dans le chapitre unique du Livre V, titre VIII.

Outre les dispositions réglementaires sur la proximité d’un site classé ou sur les tailles et surfaces des panneaux, on y apprend que le conseil municipal a le pouvoir de créer des zones de publicités restreintes ou élargies.

Le conseil municipal a déjà voté en 2006 un règlement communal de publicité, quel est le bilan cinq ans après son application (arrêté préfectoral Arr. 08/08/06) ? Est-il réellement respecté ? Sa définition suffisamment efficace pour diminuer la pollution visuelle ?

La définition intelligente de ces zones devrait moduler la densité publicitaire. Une réflexion plus large sur la qualité des supports et sur leur diversité pourrait permettre une meilleure intégration au paysage urbain à revenu constant pour la commune.

A titre d’exemple, nous avons réalisé un rapide inventaire des panneaux 4x3m (il faudrait aussi compter les panneaux plus petits, les enseignes et pré-enseignes, la surface de publicité est estimée à un minimum de 288m² et rapporterait de l’ordre de 4320 € à la commune qui a choisit de les imposer au tarif maximum autorisé.

Du coté des particuliers, difficile d’évaluer le revenu de la location du terrain qui héberge les panneaux. En effet, les publicitaires ne donnent pas de tarifs fixes, cela dépend du passage, de la localisation, de la négociation, certains exemples montrent que cela peut être de l’ordre de la valeur de la Taxe foncière.

La publicité a une fonction économique. Sur les grands panneaux, elle profite surtout aux grands groupes commerciaux. Sur des supports tels que le journal de la Salvetat, les petits panneaux municipaux, ils profitent plus aux petits commerces locaux.

Le conseil municipal a les moyens règlementaires d’agir pour limiter l’impact de la publicité mais n’oublions pas que ces panneaux sont aussi une source de revenus pour la commune et les particuliers. Le dialogue et la réflexion s’imposent et sont prévus par le code de l’environnement avant de trouver une solution acceptable par tous, annonceurs, particuliers, commune et citoyens pour que notre village puisse mettre en valeur ses atouts et soit agréable à tous.

Propositions :
• faire appliquer le règlement existant et le compléter
• créer une zone de publicité restreinte aux abords des écoles et collège.
• supprimer le panneau géant de la ZAC de Taure au profit d’une signalétique plus lisible à taille humaine.
• compenser le manque à gagner fiscal par de la publicité sur le journal communal et sur les panneaux lumineux d’information que la commune vient de changer.

Boîte à pubs

Vous souhaitez réduire vos déchets dans la poubelle bleue ? Quelle est la part des prospectus publicitaires ? Vous pouvez choisir de ne plus les recevoir, en apposant sur votre boîte un autocollant « stop pub », vous pouvez même les personnaliser.

Raz le bol des publicités sur votre navigateur web filtrez et bloquer les pop-ups.
Raz le bol des publicités à la télé, zappez ou privilégiez la vod, le débit différé, …

Et pour ceux qui aiment bien les pubs, parce que souvent c’est drôle, beau, informatif, pensez à bien recycler le papier dans votre poubelle bleue ou à leur trouver un nouvel usage (allumer la cheminée, peler les patates, loisirs créatifs, …). Certaines enseignes privilégient les publicités par abonnement mail, newsletter, passez à la publicité choisie.

Vous voulez partager vos idées, écrivez nous !

La Salvetat Durable