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Le Sommet des Nations Unies à Copenhague, un enjeu au-delà du Climat et du CO2

Publié le lundi, décembre 07, 2009 et classé sous , . Vous pouvez suivre les commentaires de cet article par RSS 2.0 .

Du 7 au 18 décembre se déroule le sommet des Nations Unies de Copenhague sur le climat. Après une longue préparation, ce sommet s’ouvre en présence de délégués de 192 pays et 105 chefs d'Etat et de gouvernement, avec en tout entre 15.000 et 30.000 invités.

Cet événement est devenu possible car des milliers d’organisations non gouvernementales ont fait pression sur leurs gouvernements. Il est vu par certains comme le rendez-vous mondial de la dernière chance dans la bataille contre le réchauffement climatique et succédera au protocole de Kyoto, lequel expire en 2012.

L’objectif est de limiter la hausse des températures à 2° C par rapport aux niveaux pré-industriels. Or, la trajectoire s’oriente vers une augmentation de 3,5°C d’ici la fin du siècle.

Pour rappel:
De 2000 à 2008, le Groenland a perdu 1.500 milliards de tonnes de glace. Selon une étude publiée à la mi-novembre par la prestigieuse revue Science, le rythme de raréfaction de la glace s'est accéléré depuis 2006

Malgré des milliers d’études de chercheurs dans le monde entier, le scepticisme persiste toujours. Ceci n’est pas lié au fait que les études soient fausses, mais tous simplement parce que les enjeux sont énormes.

En première ligne, on parle de réduction d’émission de CO2. Ceci est surtout un défi financier et politique, car les technologies existent.

Sur le fond, cela conduira à un nouvel ordre géopolitique, car les dépendances mondiales changeront.

La nécessité de s’éloigner peu à peu du pétrole, du charbon et du gaz déplacera les dépenses pour l’énergie vers d’autres technologies.

Cela transformera alors fondamentalement les flux financiers et les besoins de matières premières. Automatiquement, on observera alors dans les prochaines années un changement profond des dépendances entre pays, entre entreprises et consommateurs mais aussi entre états et citoyens.

Une dépendance peut être bénéfique quand elle est réciproque, mais cela est devenu rare aujourd’hui. La dépendance au pétrole est devenue source de conflits et de guerres.
Et pour la France, cela représente une réduction de pouvoir d’achat, car l’énergie est presque fournie essentiellement dans le cadre d’un monopole.

Nous assistons alors à une chance historique de non seulement changer les dépendances, mais aussi de les réduire.

Cela est justement un fait qui dérange. Que sera notre monde sans l’omniprésence de la dépendance ?

Une armée de lobbyistes oeuvre jour après jour pour maintenir ces dépendances avec les soutiens plus ou moins volontaires de certaines personnalités.

Dans ce contexte, Claude Allègre (avec l'aide de Vincent Courtillot) , s’en est pris violemment aux climatologues en remettant en en cause le réchauffement climatique. Il devient ainsi un défenseur des lobbystes.

Le journal « Libération » a publié un argumentaire détaillé pour contredire sa thèse:
* « Claude Allègre insulte à nouveau les climatologues »
* Polémique Claude Allègre : les réponses de «Libération»

Il est certes toujours possible de débattre des résultats de la recherche, mais il semble étonnant que dans le même contexte, Claude Allègre défende les technologies (cf. «L'ÉCOLOGIE DES VERTS, C'EST LA PHILOSOPHIE DU DÉCLIN») qui créent de fortes dépendances comme le nucléaire et l’OGM:

1) Le nucléaire

“La France a le nucléaire…fonçons donc sur la voiture électrique ! …j'ai fait pression pour qu'EDF fournisse gratuitement, durant quatre ans…”

Le nucléaire est aujourd’hui vendu comme une technologie verte, car elle n’émet pas CO2. Il ne faut pas oublier que cette technologie n’est toujours pas maîtrisée dans sa totalité. Il n’existe aujourd’hui aucun lieu de stockage définitif au monde pour ses déchets. Le processus de création d’énergie est également confirmé comme étant nuisible pour la santé, sans compter les risques d’un accident.

La seule raison pour laquelle le nucléaire existe encore aujourd’hui est l’argument financier et le temps nécessaire pour mettre en place l’exploitation des énergies renouvelables…Ce sont les seules raisons !

Or aujourd’hui, les coûts pour le nucléaire explosent (multiples réacteurs en maintenance sur la France, développement de l’EPR en retard). Le coût des énergies renouvelables est en constante réduction. Dans 10-15 ans au plus tard, le coût de production d’électricité par les énergies renouvelables sera au même prix. Le succès du sommet de Copenhague 2009 accéléra cette tendance car, après ce sommet, des milliards d’euros vont alimenter la recherche et la réduction de coût de production.

La question écologique mise à part, n’est-il alors pas une erreur stratégique de miser sur cette technologie vieillissante ?

La seule possibilité pour le nucléaire de gagner la course contre les énergies renouvelables est de créer un besoin important d’électricité à court terme. C’est cela que défend Allègre en parlant de la voiture électrique. Malheureusement un paradoxe, mais si la voiture électrique n’est pas accompagnée par une augmentation de production d’énergies renouvelables, elle va promouvoir le nucléaire.

Pourquoi le nucléaire crée t-il des dépendances ?
Pour répondre à cette question, posez-vous la simple question : Etes-vous capable d’installer une centrale nucléaire dans votre jardin ? En revanche, vous êtes capable de produire de l’énergie solaire avec votre toit.

2) OGM

“Nous pourrions aussi être excellents sur les OGM…qui absorbent deux fois plus de CO2 que des plantes ordinaires : une régulation naturelle, qui consomme deux fois moins d'eau, etc.”

Au moment où de nombreux états ont banni les OGM, Allègre y revient. A-t-on oublié les possibles risques pour la santé et la biodiversité ?

Le problème de l’eau n’est pas dû au fait que nous n’utilisons pas d’OGM, mais tout simplement parce que nous cultivons sans prendre en compte le facteur local climatique. Est-il raisonnable de planter du maïs dans une région sèche ?

Mais les OGM représentent un danger qui va au-delà de l’écologie, celui de la dépendance totale à un brevet et donc à ceux qui le détiennent.

Une plante OGM ne se reproduit pas. Un rachat annuel des graines est donc nécessaire. Une plante OGM nécessite des traitements chimiques et biologiques que seul le détenteur du brevet livrera.


N’est-t-il pas l’heure de dire non à une telle dépendance ?

Copenhague 2009 est donc non seulement une opportunité pour préserver notre climat, mais aussi pour réduire les dépendances.
Copenhague 2009 est né parce que des dizaines de millions de citoyens se sont exprimés pour un changement profond de notre société.
Copenhague 2009 sera un succès, car nous ne pouvons plus continuer comme avant et les gouvernements le savent.

La Salvetat Durable

9 Commentaires pour “ Le Sommet des Nations Unies à Copenhague, un enjeu au-delà du Climat et du CO2”

  1. Anonyme a dit:

    Quel est le bilan carbone du père noël ?

    Ce bel ours polaire doit le connaître, après tout ils sont sûrement voisin, tous deux habitent le pôle nord.

    Le transport en rênes est sûrement très économe en énergie, mais qu'en est il de la fabrication de tous ces cadeaux et embalages ?

    Cette année pourquoi ne pas privilégier les cadeaux immatériels, offrir un moment privilégié comme un abonnement au Stade, des places de concert, des bons cadeaux ? Le père noël sera sûrement content d'avoir moins de poid à transporter.

    Quand il se reposera, nos facteurs prendront le relai pour acheminer de nombreux sacs de cartes de voeux, pourquoi ne pas privilégier les e-cards ?

    http://www.coupon-kdo.com/
    http://www.dromadaire.com/

     
  2. Anonyme a dit:

    Que faire du sapin de noël après noël ?

    Normalement on doit le porter à la décheterie de Colomiers dans la benne déchets verts. Mais quel est le traitement derrière ?

    L'an dernier, dans plusieurs villes, les citoyens pouvaient déposer leurs sapins sur des points de collectes situés dans les espaces verts, puis ces sapins étaient passés dans une broyeuse pour faire des sacs de copeaux de bois utilisable en paillage dans les jardins. Un tel paillage permet ensuite des économies d'arrosage en maintenant l'humidité au pied des arbustes et favorise la croissance des pantes en se décomposant.

    Quelle serait l'économie pour la commune si, en organisant la collecte et le broyage, elle s'épargnait l'achat d'écorces de pins qui sont renouvellées tous les ans sur plusieurs massifs de la salvetat ?

    Quelle serait l'économie d'eau pour les citoyens qui achèteraient les sacs de broyat pour leur paillage ?

     
  3. salvetain a dit:

    L'évocation du Pére Noël me met un peu mal à l'aise pour venir faire le grincheux,que pensez vous des manifestants au sommet de Copenhague? je ne suis pas habitué à manifester,je crois d'ailleurs comme beaucoup de français. Par contre et toujours comme beaucoup de français je râle dans mon coin. Mais aujourd'hui dans nos démocraties existe-t-il des oppositions qui représentent les vrais aspirations des peuples?et si la réponse à la mondialisation devait être la prise de conscience des peuples à être libres et égaux en droits?Nos dirigeants ont ils réellement compris ce que veut dire être élu au suffrage universel?et si participer à ces manifestations publiques devenait un devoir civique?

     
  4. Anonyme a dit:

    L'abstention chronique aux différentes élections, semble indiquer que les citoyens ont également perdu le sens de la démocratie.
    Passé les élections, que pèse un élu face aux grands lobbys industriels ou financiers ?
    Les lobbys citoyens existent aussi, ils portent des projets, réfléchissent à des solutions.
    A Copenhague, les ONG participent aux débats, fortes de milliers d'adhérents et soutiens.
    Alors la démocratie est une affaire de citoyens, notre cité nous concerne, à nous de l'inventer.

     
  5. Anonyme a dit:

    Il n'y a pas que les manifs, les citoyens sont libres de s'exprimer par eux-même, l'environnement n'est pas une affaire d'opposition, on peut aussi râler tous ensemble, nos dirigeants nous représentent, il faut les soutenir et leur montrer notre exigence.
    http://www.youtube.com/cop15
    http://www.sealthedeal2009.org/
    http://www.hopenhagen.org/home/map
    http://ecoacteur.fondation-nicolas-hulot.org/?utm_source=ecoact2009_email3&provenance=ecoact2009_email3

     
  6. Anonyme a dit:

    Au lieu d'essayer de convaincre des milliards de consommateur accrocs à des énergies fossiles pour qu'ils s'entendent à réduire leurs émissions de CO2, il aurait été plus simple d'inciter la dizaine de pays producteur de pétrole à réduire leur production. La diminution de l'offre augmentant le prix, leurs revenus auraient été constants, les consommateurs forcés de s'adapter auraient réduits leur consommation.
    Bizarre, ces négociations ont échouées. Tant pis on aura juste perdu du temps car le pic de Hubert sur la production de pétrole nous amènera vite une situation d'énergie chère.
    En tant que consommateur, agissons dès maintenant.

     
  7. Anonyme a dit:

    Pourquoi aucun chefs d'état aux derniers sommets sur la faim et sur l'eau ? Tout est lié mais ce qui les intéresse le plus est le sommet sur les réductions de CO2, le plus impactant sur leurs économies. Le CO2 ne vient-il pas essentiellement de la combustion d'énergie fossile ? Ces énergies se raréfiant et se renchérissant, l'enjeu est la transformation d'un modèle basé sur une énergie peu chère.

     
  8. Anonyme a dit:

    Quint-Fonsegrives présente les résultats de son bilan Carbone. Les communes peuvent aussi participer à la réduction des émissions de CO2. A partir d'un bon diagnostic, une commune peut faire les investissements les plus adaptés. En plus de réduire ses émissions, une commune peut trouver des sources importantes d'économies. Les investissements sont parfois soutenus par la région ou l'Europe. De simples travaux d'isolation peuvent permettre un retour sur investissement rapide et réduire rapidement les charges des équipements publics.
    http://www.friture.net/spip.php?article3419

     
  9. Anonyme a dit:

    Le télétravail est-il vraiment vert ?
    C'est la question que pose cette étude :
    http://www.acidd.com/UPLOAD/article/pages/857_article.php
    http://teletravail-negociation.blogspot.com/
    La question se pose dans nos entreprises, est-ce l'émergence d'un nouveau modèle d'organisation du travail ? Une réponse pour limiter les transports face aux problèmes de CO2 et face à la chèreté de l'essence ?

     

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