Le mot consommation est très souvent utilisé, mais que signifie-t-il?

Nous consommons principalement:

* De l’énergie
* De la matière première

Mais est-ce vraiment une consommation?

Consommation voudrait dire qu’après son utilisation, l’énergie et les matières premières disparaissent. Ce n’est pas le cas. A la fin d’un processus de dite “consommation” nous produisons des déchets. En réalité nous ne consommons pas, mais nous transformons.

Quel est l’impact de cette transformation par l’homme ?

Le produit de la transformation de l’homme, dits déchets, sont réintroduits dans notre environnement. C’est alors la nature qui est en charge de le re-transformer ensuite pour que l’homme puisse le re-utiliser ensuite. Cette re-transformation est plus ou moins longue.

La nature est capable de retransformer tout déchet, mais il faut du temps, quelquefois beaucoup de temps (des millions d’années pour les déchets nucléaires).
Si cette re-transformation est trop longue, il se produit alors un déséquilibre, qui est destructif pour l’homme. C’est le cas de trop de CO2 dans l’atmosphère ou de la radiation nucléaire.

Quel est le rôle du développement durable?

Le développement durable est un outil pour assurer que la transformation par l’homme de l’énergie et des matières premières soit en équilibre avec la re-transformation par la nature.
L’idée est donc novatrice si on la compare avec l’écologie des années 70.
Il ne s’agit plus d’arrêter de consommer (de transformer), mais que cette transformation soit en équilibre avec notre environnement. On parle donc d’un cycle.

Quel est le rôle de notre ville et de ses habitants pour un développement durable?

Le rôle d’une ville dans le cycle de transformation et re-transformation est vital. Elle est en charge de créer des structures adaptées. Ceci est valable pour les cycles de l’eau, des déchets ménagers et industriels mais aussi pour l’approvisionnement de l’énergie et l’urbanisme.

Autrefois une ville se chargeait uniquement de faciliter l’acheminement de l’énergie et des biens et d’évacuer les déchets. Ceci ne représente qu’une petite partie de ce cycle.

Une ville moderne en transition vers un développement durable fait en sorte que ces flux soient le moins destructifs possible pour notre environnement. La ville aussi participe à une plus grande partie de ce cycle (production de produits et d’énergie locale, retraitement local). Elle crée aussi un cadre de vie pour que ses habitants y participent, soient informés et se sentent responsables et impliqués.

Quels sont les outils d’une ville pour y parvenir?

Le pouvoir décisionnel
Notre ville fait partie des collectivités territoriales. A ce titre l’état lui a transmis un pouvoir décisionnel. Ces décisions doivent inclure les paramètres du développement durable.

La démocratie participative
Elle permet d’informer la population et de l’impliquer dans les décisions d’une ville. Ce n’est pas seulement le maire et son conseil qui changent le visage d’une ville, mais l’ensemble de tous les acteurs.
Le résultat d’une démocratie participative ne se mesure pas en nombre de réunions ou en articles, elle se mesure par les résultats. Elle devient par exemple visible par la propreté d’une ville, par le comportement de ses habitants, par le taux de la criminalité, par la quantité de déchets produits, par sa dépendance au pétrole...
Les résultats sont une amélioration dans le temps et non pas une comparaison à un moment précis avec une autre ville. Se demander si nous ne vivons pas mieux que nos voisins n’est pas la bonne question. Il faut se poser la question, si nous ne vivons pas mieux que dans le passé, et si notre impact négatif sur l’environnement s’est réduit.

Les taxes et redevances
Ce sont des éléments forts d’incitation. Elles ne servent surtout pas à enrichir un individu ou une collectivité. Elles servent à changer les comportements et la mise en place de structures adaptées à un développement durable. Il faut récompenser ceux qui ont participé à un développement durable et pas seulement ceux qui apportent un investissement ou ont un pouvoir.

Pourquoi notre ville n’est-elle pas encore en transition vers le développement durable?

Notre ville, de par sa structure, est handicapée pour créer une fédération forte de ses habitants:
Ville dortoir, sans réel centre-ville, qui a connu un développement fulgurant ces dernières années.
Or pour promouvoir un développement durable, il est vital d’unir toutes les forces. Cette faiblesse est visible par un château en ruine. Mais il y a aussi des éléments forts d’adhésions entre les habitants au travers de nombreuses associations et clubs de sport.

Le pouvoir décisionnel est aujourd’hui trop orienté vers les investissements financiers purs. La tentation d’accepter les mesures de « green washing » (cf lien) pour justifier les décisions en faveur d’un investissement financier pur est trop grande.

Les initiatives de démocratie participative à La Salvetat Saint-Gilles sont très limitées ou inexistantes. Il y a un vrai manque d’information sur la préparation des décisions de la municipalité. Il n’existe aucune réunion ou échanges réguliers avec la population (par exemple dans les quartiers). Les initiatives constructives de la population sont souvent ignorées ou stigmatisées. Il en résulte une démotivation, une augmentation d’abstention aux élections et une culture de conflits. Cette pratique doit changer pour faciliter le développement durable.
Pour celui qui défend une idée, peu importe le groupe auquel il appartient. Ce qui compte, c’est comment il peut la mettre en place.
Il est tout à fait normal que chacun trouve un bénéfice à s’engager dans le développement durable, mais ce bénéfice doit être en équilibre avec l’action commune. Exemple: une installation photovoltaïque génère des bénéfices économiques, mais elle contribue aussi à réduire la production de CO2 et la dépendance au pétrole et au nucléaire.

Les taxes et redevances
Leur application n’est pas orientée vers un développement durable à La Salvetat Saint-Gilles. Certaines options possibles et mise en place par l’état et la région sont ignorées.

Comment la situation peut-elle s’améliorer significativement?

Les outils sont disponibles (Agenda 21, incitation économique, support organisationnel par L’Ademe etc.).

La population de la Salvetat s’est exprimée lors des dernières élections européennes pour s’engager dans une démarche de développement durable. Elle est aussi très réceptive à cette démarche dans sa vie de tous les jours.
Mais cette population se trouve dans une situation de contrainte: le pouvoir d’achat, un pôle d’emploi éloigné, un manque d’information et d’incitation de la commune, un manque de projets…
Le rôle de notre commune est donc de lever ces contraintes par une collaboration avec la population. Si la population ressent qu’elle est exclue des décisions et dossiers, elle ne participera pas. Si elle ne participe pas, notre ville ne transitera pas vers un développement durable.

L’adhésion de la population dans une démarche de développement durable est justement l’objectif de la Salvetat Durable, car aujourd’hui les habitants ne se sentent pas assez impliqués et compris dans notre commune.

La Salvetat Durable